Bilan des activités à Tori : septembre – décembre 2012

Guillaume Chogoulou nous a fait parvenir un compte-rendu des événements de ces quatre derniers mois à la ferme de Tori. A l’étable, à la porcherie, du côté de la lapinerie, de la pisciculture, comme nous allons le voir les choses bougent, la ferme se développe de manière très positive y compris par une activité de maraichage.

{{A l’étable : }}

C’est certainement ici que, pour le moment, nous avons le plus de satisfaction. En effet, des 11 bêtes de départ (10 vaches et un taureau), la taille du troupeau est en ce moment de 19 têtes. Il y a eu donc en tout 8 naissances (dont trois mâles et cinq femelles). Les adultes se portent bien et les veaux croissent aussi bien. La taille de 20 bêtes que nous avions fixée comme objectif sera bientôt atteinte. Ensuite, il nous faudra veiller à la bonne croissance des veaux. Puis, nous commencerons les ventes des veaux rendus à l’âge d’être vendus et des adultes qu’il faudrait renouveler pour cause de vieillesse ou de consanguinité.
Puis, nous avons finalisé les travaux au niveau de l’enclos. Les vaches ont en effet rejoint le nouvel enclos et la clôture électrique fonctionne bien.
Il faut signaler que Boukari, le vacher, nous a quittés, parti pour un campement plus au centre du pays avec sa famille. Nous avons donc dû le remplacer par un autre peulh du nom de Amadou. Lui est un peu plus jeune et pas encore marié. Nous devrons l’aider prochainement à prendre une femme. C’est son souhait et cela est bien pour nous car la femme du vacher, en dehors de ce qu’elle s’occupe de son mari qui peut avoir un bon repas de prêt du retour de pâturage, assure une présence permanente sur l’exploitation et entretient le domaine. Les peulh ne se mariant qu’entre eux, ce sera une femme peulh qu’il épousera.
Pour ses premiers pas – il a été engagé début novembre – Amadou nous donne déjà satisfaction, comme ce fut le cas pour son prédécesseur. Il a de l’expérience, ayant déjà géré des troupeaux de vaches par le passé, et s’occupe bien de son travail. Il fait paître les bêtes, trait les nourrices et vend du lait frais sur le marché du village. N’ayant pas encore de femme, il ne peut préparer du fromage sur place…

Au niveau de{{ la pisciculture}}, nous avons procédé à une nouvelle pêche en novembre dernier. Six cents poissons environ ont été pris et vendus sur place aux villageois. Il y a ici un souci de croissance au sujet des poissons. En effet, si la quantité de poissons pris est satisfaisante, au niveau de la grosseur et du poids, nous le sommes moins. Aussi, notre vétérinaire nous a-t-il conseillé de vider les deux bassins pour y introduire de nouveaux alevins (encore une fois des Tilapia). Il s’est chargé lui-même de l’achat pour veiller à la qualité. Cela fait bientôt quatre semaines que cette nouvelle expérience a été lancée. Sur le conseil toujours du vétérinaire, nous avons changé de formule quant à l’alimentation des alevins. Cinq cents alevins ont été introduits dans chacun des deux bassins. Nous espérons obtenir de meilleurs résultats au bout du compte. En tout cas, nous y travaillons sous la vigilance du vétérinaire et de Sylvain qui, sur place, s’en occupe.
Notre projet de pouvoir creuser un troisième bassin, qui sera un bassin dans lequel on pourra engraisser sur une période de deux à trois mois, les poissons de 5-6 mois qu’on pêchera des deux autres bassins, reste d’actualité. Peut-être réussirons-nous à le faire courant janvier 2013…

{{A la porcherie}}, nous avons vendu tous les porcs engraissés dans le mois de Novembre, soit une vingtaine en tout. En ce moment, il ne nous reste plus que treize têtes (dont 5 adultes et 8 porcelets en cours d’engraissement). Vivement que d’autres naissances arrivent. Les porcs sont nourris au tourteau de palmiste, au son de maïs, du riz, au soja et surtout à la drèche (Les drêches sont les résidus de différents produits végétaux, généralement utilisées pour l’alimentation animale). Nous avons fait creuser un trou dont l’intérieur et l’extérieur ont été aménagés pour conserver la drèche. Nous pouvons alors en acheter en quantité importante et la conserver pendant longtemps.

Par ailleurs, Sylvain et Amadou font de la {{culture maraîchère}}, profitant du bras de rivière qui borde la ferme du côté Sud. Les produits sont en partie consommés et en partie vendus par eux-mêmes.
Profitant de l’espace, surtout grâce à l’acquisition d’un nouvel hectare de terre en juin dernier, nous cultivons du maïs et du manioc en complément de nourriture des porcs.

Enfin, depuis la fin du mois de novembre, nous avons commencé les travaux de {{la lapinerie}}. Nous avons, l’équipe dirigeante et le vétérinaire, revu le projet et l’avons actualisé. Ensuite, la détermination de l’emplacement le mieux indiqué pour construire le clapier a été faite. Le domaine a été nettoyé par François à la débroussailleuse. Les premiers matériaux sont achetés (sable, ciment, fer, bois, etc). La fouille a été faite par les maçons. Les briquetiers ont fabriqué les briques sur place et la fondation a commencé. Ce chantier qui commence mobilise, encore une fois, les compétences locales et fait travailler du monde : briquetiers, maçons, soudeurs, ferrailleurs, menuisiers, etc. Si les moyens suivent pour finaliser les travaux et acheter tout le nécessaire, nous pourrons démarrer l’élevage des lapins à la mi-janvier.

Pour le suivi judicieux et efficace de ce projet, François suit, depuis quelques semaines, une formation pour accompagner Sylvain et Blaise, le vétérinaire, en attendant que, dès que possible, nous puissions engager un nouvel ouvrier pour s’occuper essentiellement de la lapinerie.

Je signale, pour terminer, que nous avions reçu un virement de 2500 euros à la fin du mois de septembre dernier de « Amitié Brie Bénin », notre association partenaire de France. Ceci nous a permis de continuer le remboursement des frais d’achat de l’hectare de terre acquis en juin dernier et de poursuivre aussi la démarche d’acquisition du titre foncier, non pas seulement sur ce nouveau terrain mais sur l’ensemble du domaine, vaste d’environ 4 ha. C’est en effet important pour nous de pouvoir sécuriser le domaine en obtenant le titre foncier qui assure une garantie maximale. Les travaux de la lapinerie ont pu démarrer aussi grâce à ce soutien financier de ABB.
Je termine ce rapport en souhaitant, au nom de tous les membres de notre association du Bénin, à tous les membres de l’ABB, à tous les sympathisants et à tous les amis qui nous soutiennent, une bonne fin d’année et, d’ores et déjà, de belles fêtes de Noël, du Nouvel An. A chacun et à tous, je formule nos voeux les meilleurs pour la nouvelle année 2013.

Pour l’AADR,
Guillaume CHOGOLOU

Vous aimerez aussi...