NOUVEAU POINT SUR LES ACTIVITES A TORI : Mars – Juin 2013

Quelques petites nouvelles au sujet de la ferme de Tori.
Il faut dire, tout de suite, que le « grand changement » intervenu depuis le bilan de février dernier se situe au niveau de la lapinerie.
Grâce en effet à la subvention obtenue de la région de l’île de France via l’association Amitié Brie-Bénin et grâce aussi à la cagnotte constituée par celle-ci à travers ses activités variées et divers dons des membres et des sympathisants de ladite association, nous avons pu réunir les moyens de monter, conformément à notre projet, une lapinerie. Nous avons reçu, en l’occurrence, 2500 euros, en janvier 2013 pour finaliser ce projet.

Je rappelle que pour des raisons d’ordre pratique et de finances, nous avons dû revoir nos ambitions de départ un peu à la baisse pour commencer petitement ce projet. Ainsi, pour le moment, nous avons effectivement un bâtiment de 60m2 avec 28 cages et toutes les installations nécessaires. Des 12 lapins achetés en février pour lancer le projet (10 reproductrices et 2 mâles), nous en sommes aujourd’hui à plus de 60 têtes.
Nous avons donc eu une bonne cinquantaine de naissances. Les premières mises bas sont intervenues courant avril. Au bout de 4 à 5 semaines, les lapereaux sont sevrés et commence la période de l’engraissement sur 2 à 3 mois et lorsqu’ils atteignent le poids requis (environ 2.5kg), on les vend. Pour l’instant, c’est encore Sylvain, aidé de Blaise, le vétérinaire, qui s’en occupe*. Les lapins sont nourris à la provende (fabriquée par les soins du vétérinaire) et aux herbes.

Ici, le projet à la fois de recrutement d’un ouvrier et de formation est toujours d’actualité. Il nous faut recruter un nouvel ouvrier pour seconder Sylvain à la porcherie et à la lapinerie et faire former Sylvain au centre Songhaï de Porto-Novo. François avait déjà, dans ce sens, suivi une formation de deux mois pour l’élevage des lapins. Pour le moment, il aide ponctuellement Sylvain et le vétérinaire, mais je sais qu’il envisage de s’investir davantage en étant encore plus présent. S’il confirme son désir, il pourra combler ce besoin de recruter un nouvel agent en attendant que nous ayons plus de moyens et sa présence aidera sans doute aussi à libérer Sylvain pour le temps de sa formation. Donc, dossier à suivre…



(*) Blaise, vétérinaire au service de l’élevage, est installé à environ 10km de Tori et, très intéressé par l’association, s’associe au projet, aide à la formation de Sylvain. Son soutien est précieux !

A l’étable, le troupeau grandit. Nous sommes maintenant à 23 bêtes. Entre le dernier rapport et maintenant, il y a donc eu trois nouveaux vêlages. Il y a beaucoup de veaux dans le troupeau, en tout 12. Il faut patienter, le temps qu’ils croissent, deviennent adultes pour commencer à les vendre, sur pieds, et penser à renouveler les vaches-mères.







Amadou continue de s’en occuper avec dévouement. Aidé de sa femme, ils font, en plus de la fabrication du fromage qu’ils vendent, des cultures vivrières de subsistance, surtout du maïs.
La question de la scolarisation de leur petite fille de 6 ans (qui en fait est la demi-soeur de la femme et dont ils ont la garde) reste posée. Un coup le couple est d’accord, un coup il est d’avis contraire. Nous continuons le dialogue avec Amadou et sa femme, espérant pouvoir les convaincre d’ici la rentrée scolaire prochaine, pour qu’ils acceptent d’inscrire la petite à l’école.

Un autre souci avec Amadou a été que, contrairement à ce que nous avions conclu avec lui au départ, à savoir qu’il nous donnerait une part du lait recueilli chaque jour, il s’oppose aujourd’hui à cette idée de partage, voulant exploiter tout seul le lait. Pourtant, c’est nous qui assurons son salaire, celui du vétérinaire et les soins des vaches. Cette idée de justice ne passe pas dans l’entendement d’Amadou. C’est d’ailleurs ainsi chez la plupart des peulh bouviers. Il a eu le soutien du chef peulh de la région et de ses autres collègues peulh.
Au début du mois de juin, nous avons tenu une réunion sur la ferme en présence des uns et des autres pour essayer de faire entendre raison à Amadou et à ses frères. Un compromis a été trouvé, finalement, pour que, sur 5 litres de lait, Amadou accepte de nous donner un. C’est vrai qu’aujourd’hui, le volume de lait trait au quotidien n’est pas abondant (environ 10 litres sachant que les veaux sont nourris sous la mère), mais il était important de clarifier la situation pour l’avenir. Et il semble que nous nous sommes compris.




Au niveau de la porcherie, rien de spécial à signaler si ce n’est que nous avons vendu tous les porcs (à des bouchers et des particuliers) et renouvelé récemment (avril) l’élevage, avec d’autres races, sur conseil du vétérinaire. Les premiers accouplements ont eu lieu en juin.




Au niveau de la pisciculture, nous avons procédé à une pêche-vente le 12 juin dernier. Il y avait des tilapias et des poissons chats. Là aussi, nous avons tout vendu pour renouveler l’élevage. Les bassins, nettoyés pour éliminer tous les petits poissons, sont en préparation pour recevoir de nouveaux alevins.
Nous n’avons toujours pas réussi à creuser le troisième bassin prévu. Nous le ferons dès que possible, c’est-à-dire à la saison sèche, en fin d’année !








Enfin, en mai dernier, l’ABB nous a envoyé un virement de 3500 euros. Dès septembre prochain, nous engagerons des travaux d’électrification de la ferme. Quelques voisins continuent de s’installer tout autour de la ferme. En ce moment, une famille des environs de Cotonou fait construire sa maison à proximité de notre ferme et compte s’y installer prochainement. Le projet d’électrification, lorsqu’il sera réalisé, apportera de la sécurité et du confort non seulement aux habitants de la ferme mais aussi profitera aux enfants scolarisés des voisins qui pourront venir travailler leurs devoirs le soir à la lumière, sous la paillote ! L’étude est lancée pour connaître le système qui répondra le mieux aux besoins : association d’un groupe électrogène et de panneaux solaires ?…
Nous disons encore un immense merci à tous ceux qui nous aident et nous accompagnent dans la réalisation de tous ces projets.
Pour ceux et celles qui peuvent en prendre, bonnes vacances !

Pour l’AADR

Guillaume CHOGOLOU


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