Tori, juin 2016

Bilan réalisé le 21 juin 2016 avec Guillaume Chogolou, président de AADR, association béninoise qui gère la ferme de Tori.

o Le Château d’eau : inauguré en 2 avril 2016, il rend de grands services à la population locale et pour les habitants et activités de la ferme.
AADR a organisé une réunion avec les femmes des hameaux environnants : explication et intérêt du projet, organisation à mettre en place. Deux d’entre elles ont pris en main la gestion. Celle qui habite en face du château d’eau et qui a un petit commerce chez elle assure la distribution entre 8 heures et 12 heures et entre 15 heures et 18 heures. Cette activité est supervisée par Sylvain et Malraux, responsables à la ferme. Ces derniers rencontrent les deux femmes chaque semaine, font le point pour l’achat de carburant.
Après avoir eu une information « pédagogique » sur les bienfaits de cette eau potable et après quelques réticences quand ils ont su qu’il fallait payer (contribution minime), les habitants dans leur grande majorité ont adhéré à ce nouveau service et apprécient l’eau potable.
Les jeunes du village, supervisés par des adultes plus âgés, ont pris l’initiative d’aménager une route qui part de la route principale de Tori et dessert l’école, le hameau voisin, la ferme, passe devant le château d’eau et arrive au hameau suivant. Auparavant, il n’existait qu’une piste pour motos. AADR a aidé financièrement (50 000 cfa) à cette réalisation qui a demandé plusieurs semaines de travail.
Le château d’eau est très remarqué par les passants !
Le quartier se développe ; de nombreuses parcelles sont habitées et même une église évangélique a été construite en face du château d’eau.

o A la demande des acteurs de la ferme, un réseau interne de distribution d’eau a été réalisé (par l’entreprise qui s’est chargée du château d’eau et pour un coût de 300 000 cfa, soit 455 EUR) et est en service depuis le 15 juin. 3 points d’eau alimentent la lapinerie, la porcherie et l’espace situé entre l’enclos de bovins et le logement du vacher. L’eau pourra être utilisée ponctuellement pour arroser les cultures maraîchères.

o Malraux, ancien élève de Guillaume Chogolou et qui a 23 ans, a fait une formation en agriculture et effectué un stage à la ferme. Il a montré sa motivation et après un mois à l’essai, a été embauché à temps plein sur la ferme. Il est heureux et s’intègre très bien. Il travaille avec Sylvain, gère tout avec lui. Les membres du Conseil d’administration de l’association AADR l’ont nommé responsable des activités de la ferme. En effet, il a une formation supérieure, il vient de la ville et n’est donc pas historiquement ancré dans le village comme l’est Sylvain et peut prendre plus de recul. Il habite temporairement dans le petit logement contigu à celui du vacher, mais doit, à terme, s’installer dans un hameau voisin.
Il s’entend bien avec Sylvain et tous deux ont des projets… élevage de poules pondeuses, par exemple. Le CA d’AADR veut d’abord assurer une bonne stabilité de l’entreprise « Ferme de Tori » et étudiera attentivement les dossiers qui seront présentés par Malraux et Sylvain.

o 150 pieds de laurier-sauce (ou laurier noble) ont été plantés. Les feuilles sont très utilisées dans la cuisine africaine (sauce tomate par exemple). Les feuilles seront vendues pour la cuisine, mais aussi à des chinois qui les exportent pour produire de l’essence de laurier. Il y a un projet d’implantation d’une usine au Bénin.

o Activités :
? Bovins : vente de 2 mâles, le plus vieux et un autre né sur place. Elle a été rendue obligatoire car ils se bagarraient avec les autres mâles jeunes. Ils se sont bien vendus et ont été retirés à la ferme.
? Pour les lapins : rien de nouveau et tout va bien.
? Poissons : la dernière vente a eu lieu en mai.
? Beaucoup de cultures ont été mises en place par Amadou, Sylvain, Malraux, mais aussi par François et d’autres membres de l’association : maïs, cultures maraîchères.
? Palmiers à huile : ils demandent un entretien régulier, un élagage pour développer les régimes. Ils étaient dans le terrain acheté et sont une culture intéressante.
? Bananiers : ils se développent bien (2 variétés) et les bananes sont destinées à la consommation des familles de la ferme.
? Les autres activités fonctionnent et n’appellent aucun commentaire ! (moulin, poulailler, porcherie)

o Sylvain doit se marier avec une fille du village qui est en fin d’apprentissage… Le mariage aura lieu lors de la remise de son diplôme et cette grande fête sera onéreuse : repas pour les invités de la « patronne » et ceux du mariage, cadeaux à la « patronne », à la belle-famille… Il a fait quelques économies, ses parents vont l’aider, mais AADR le soutiendra aussi.

o Ecole Houngo : Guillaume Chogolou et les autres membres d’AADR visitent régulièrement le directeur. Celui-ci ne met aucune pression : il est content de savoir que son école, ses élèves ne sont pas oubliés. Nous avons reçu des devis pour 2 cas de figures : une ou deux classes. Nous les étudions et commençons à économiser pour assurer d’ici un an (peut-être) la construction tant attendue par le village.

o L’échange a aussi porté sur les questions administratives. Pour que ABB puisse obtenir le bénéfice du reçu fiscal, il devient nécessaire que l’association briarde, par la voix de son président, ait une voix décisionnaire au sein du Conseil d’Administration d’AADR. Guillaume Chogolou va effectuer les démarches de modification des statuts d’AADR dans ce sens. En effet, si dans les faits, les fonds envoyés au Bénin par ABB le sont uniquement pour des investissements et sur devis de projets concertés entre les 2 associations, il faut que cette forme de fonctionnement soit actée.

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